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FRÉQUENCE DE LA MALADIE

C’est une maladie de peau de plus en plus fréquente dans les pays industrialisés; environ 20% de la population française est atteinte de dermatite atopique.

Elle commence le plus souvent avant l’âge de 1 an et touche 25 à 30% des nourrissons. Dans 80% des cas, elle s’améliore à l’âge de 2 ans. Elle persiste à l’âge adulte que dans 10 à 15% des cas.

SIGNES CLINIQUES

En cas de dermatite atopique on observe des plaques rouges inflammatoires très prurigineuses se couvrant de petites vésicules qui se rompent facilement, suintent et forment des croûtes. Le grattage peut modifier l’aspect des lésions. La sécheresse cutanée (xérose) est quasi constante, même en période de rémission. La dermatite atopique peut entraîner aussi des troubles du sommeil (réveil nocturne, irritabilité, pleurs…)

Les 4 étapes des plaques

On distingue 4 étapes dans l’évolution de cette affection :

  • phase 1 ou phase érythémateuse : la peau est rouge, s’accompagnant de démangeaisons (phase prurigineuse),
  • phase 2 : des petites vésicules apparaissent et se regroupent,
  • phase 3 :on observe un suintement par rupture des vésicules
  • phase 4 : apparition de croûtes, dont la chute laisse apparaître une peau rouge, ou au contraire une peau blanchâtre par mécanisme d’hypopigmentation post-inflammatoire.

Localisation différente selon l'âge

Selon l’âge, la dermatite ne touchera pas les mêmes parties du corps :

  • chez le nourrisson: les joues, le cuir chevelu, les épaules, le thorax et le pouce,
  • à partir de 2 ans: les plis des coudes, les poignets, les genoux, les chevilles,
  • chez l’adolescent: l’eczéma se situe principalement au niveau du visage et du cou « head and neck dermatitis », ou encore sur certains plis de flexion des membres, autour des yeux, sur la plante des pieds,
  • chez l’adulte: l’eczéma se situe principalement au niveau du visage et du cou « head and neck dermatitis », mais aussi au niveau des chevilles, les pieds et les mains.

PHYSIOPATHOLOGIE

Chez le sujet atopique, il existe des anomalies de barrière cutanée permettant le passage de plus d’allergènes dans l’épiderme et l’évaporation de l’eau. En effet, il existe une diminution de production des céramides (constituants du ciment intercellulaire), ainsi qu’une perte de fonction de la filaggrine.

Des facteurs externes peuvent égalementêtre en cause :

  • certains aliments (œufs, noix…),
  • Les agents allergisants (pollens, poils d’animaux, acariens…),
  • un climat humide,
  • le stress,
  • une faiblesse immunitaire,
  • la transpiration,
  • les détergents
  • le tabagisme de la mère au cours de la grossesse…

Diagnostic de la Dermatite atopique

Le diagnostic de dermatite atopique repose sur l’examen clinique du patient et son interrogatoire. Le professionnel de santé cherchera à mettre en évidence des critères dont le principal est le prurit.

On recherchera ensuite les autres critères :

  • des antécédents dermatologiques d’atteinte des plis, de la face antérieure des chevilles ou du cou,
  • des antécédents de sècheresse de la peau (xérose),
  • des antécédents personnels d’asthme ou de rhinite,
  • une dermatose des plis, des joues, du front, et de la face externe des membres chez l’enfant de moins de 4 ans.

Diagnostic différentiel

Chez le nourrisson il faut écarter la gale et les dermites du siège.

Chez l’adulte, il faut suspecter un lymphome cutané et écarter un psoriasis, une dermite séborrhéique ou un eczéma de contact.

Des tests allergologiques (prick-tests, patch-tests, dosage des IgE sériques spécifiques) peuvent être entrepris pour cibler davantage la prise en charge (régime alimentaire d’éviction en particulier)

Évolution de l'Eczema

La maladie évolue par poussées qui s’espacent en général vers deux ans, aboutissant à la guérison dans un cas sur deux. Des lésions peuvent persister au niveau des plis.

Dans 80% des cas, la dermatose disparaît à la puberté. Lors des poussées, l’aspect et la localisation des lésions varient selon l’âge.

La dermatite atopique peut présenter plusieurs complications:

  • Infections à staphylocoque doré, à Herpès simplex (type 1 essentiellement)
  • Retard de croissance. L’effet secondaire systémique des corticoïdes entraînant un retard de croissance est exceptionnel! Les quelques retards de croissance observés en cas de dermatite atopique sont plus liés à des restrictions alimentaires (régimes farfelus, carences) ou à un manque de sommeil (difficulté à synthétiser l’hormone de croissance) qu’à l’utilisation de dermocorticoïdes
  • Autres manifestations atopiques: Asthme (30 à 40% des cas), Eczéma de contact…
  • Allergie alimentaire dans moins de 10% des cas, la dermatite atopique est liée à une allergie alimentaire.

QUAND FAUT-IL CONSULTER UN MÉDECIN?

  • En cas de poussées aiguës avec lésions suintantes.
  • En cas de contact avec un proche porteur d’herpès labial (risque d’infection herpétique généralisée: syndrome de Kaposi-Juliusberg)
  • En cas d’inefficacité du traitement
  • Si le sommeil est perturbé à cause de l’eczéma
  • En cas de stagnation ou de cassure de sa courbe staturo-pondérale ou de signes évocateurs d’une allergie respiratoire et/ou d’allergie de contact (tests allergologiques)

Dans ces cas une consultation médicale s’impose.